Charter pêche au gros

Les entreprises de Charter de Pêche Sportive opérant sur les côtes est françaises  méditerranéennes exercent leur activité de façon officielle depuis longtemps. Ces charters pêche ne sont ni des pêcheurs professionnels ni des plaisanciers.
Leur activité consiste à partager, à titre onéreux, avec leurs clients,  leur passion pour la pêche sportive.  Ils travaillent dans une parfaite légalité en temps que « Gens de Mer ». Les Capitaines de ces unités spécialisées détiennent tous les brevets maritimes officiels nécessaires à leur activité. Leurs navires sont aux normes exigées par les Affaires Maritimes qui leur délivrent un permis annuel de navigation.
Leurs actions professionnelles sont transparentes. Le produit de leur pêche ne se retrouve pas dans le commerce : il est distribué aux  pêcheurs de la journée.
 Ils font partie de l’image touristique de la région dans laquelle ils exercent en offrant un volet sportif supplémentaire très connu et prisé par la clientèle touristique saisonnière. Cette pratique renommée  est très recherchée dans le monde entier.
 
Les quelques 15 entreprises qui perdurent sur l’Est français méditerranéen sont des acteurs économiques de leur région : si on tient compte de l’amortissement des bateaux, elles injectent dans l’économie locale environ 1millon d’euros par an. (achat et entretien des bateaux par les chantiers navals, impôts, taxes diverses, droits de place au port, assurances, chambres d’hôtel pour les clients qui viennent de loin, repas du soir pris dans les restaurants, achats de matériel  dans les magasins spécialisés, renom du port d’attache en France et  à l’étranger…).
Les armateurs charters pêche ont assumé personnellement leur propre investissement sans avoir recours aux subventions des collectivités locales ou régionales. Ils paient leurs charges sociales, ils paient pour une retraite à la quelle ils n’auront jamais droit ou si peu (travail essentiellement saisonnier)

Situation des entreprises de Charter Pêche Sportive: présente et future Inquiétudes et craintes quant au proche avenir Au terme de la morne saison 2010 des charters pêche professionnels  à la traîne le long des côtes Est françaises méditerranéennes, il apparait que la profession se trouve grand en danger.En effet, plusieurs d’entre nous ont déjà mis un terme à l’activité de leur entreprise. Après l’application de la règlementation 2009 et des nouvelles dispositions prises par l’Etat français en 2010 concernant la pêche au thon rouge (maille 30 k et un seul poisson par sortie), leur viabilité n’était plus d’actualité. Pour nous, la conséquence de leur mise en œuvre ne s’est pas fait attendre : le désintéressement  de la clientèle a été immédiat. En effet nos pêcheurs n’ont pas compris pourquoi ils ne pouvaient pas garder une partie de leur pêche pour leur consommation personnelle comme il est de coutume dans le monde entier.Le Ministère des Pêches a délivré en 2010 aux charters pêche 200 bagues. Elles nous ont été distribuées avec parcimonie par la Fédération Française des Pêcheurs en Mer (FFPM) : 5 bagues à l’ouverture de la saison de pêche et 3 bagues 8 jours avant la fermeture. Un rapide calcul montre que théoriquement au maximum nous ne pouvions distribuer au cours de la saison qu’une centaine de grammes de poisson par personne : (8 bagues x30 k = 240k—240/30 sorties annuelles en moyenne par charter = 8 k—8 k/5 pêcheurs en moyenne par sortie = 0,8 k)A priori ce chiffre pourrait paraître acceptable à condition de ne pas prendre en compte le caractère aléatoire des résultats des sorties de pêche à la traîne (98 %de notre pêche étant constituée de thon rouge)De plus, tous les pêcheurs sportifs savent pertinemment que les thons de plus de 30 k ne se trouvent qu’à l’ouest de Marseille et que l’on ne peut les pêcher en plaisance qu’avec la technique du « broumé ». A l’est de Marseille, les thons de plus de 30 k sont rares et se capturent difficilement à la traîne, technique utilisée par les charters pêche. De ce fait nous ne pêchons pratiquement que des poissons entre 10 et 25k. Evidemment si l’on triche sur le poids des poissons et que l’on bague des spécimens d’un poids inférieur à la maille, on peut à la rigueur contenter certains de nos pêcheurs. Mais cette attitude est contraire à la loi et les sanctions sont sévères.
Propositions des Charters Pêche des côtesest méditerranéennesUne lecture différente de la maille, une passerelle avec le pescatourisme professionnel Pour pérenniser nos entreprises la seule solution qui s’offre à nous est d’obtenir l’aménagement de la période de pêche pour pouvoir bénéficier du tourisme dit hors saison et d’avoir la possibilité d’obtenir le dérogation du 8/30  afin de partager le produit de la pêche du jour entre nos clients.Ces deux aménagements nous permettraient sans aucun doute de garder notre clientèle et de la fidéliser car nos pêcheurs sont bien conscients de l’appauvrissement  du stock  du thon rouge méditerranéen. (Nous ne polémiquerons par sur la cause évidente de cette situation).Il est impossible de baisser nos tarifs déjà ridiculement bas par rapport aux frais engagés. En effet il faudrait au moins quadrupler le prix de la sortie en pêche sportive si l’on voulait amortir le prix du bateau et dégager le coût d’un salaire pour le capitaine et son éventuel matelot. C’est inenvisageable.L’exemple du pesctourisme réservé aux pêcheurs professionnels (ex flileyeurs) à qui l’Etat a accordé le privilège de pouvoir pêcher pendant la saison autorisée du poisson hors maille  (poids et nombre) pour compenser leur pertes financières dues à l’interdiction de l’utilisation du filet maillant, nous montre que l’on peut trouver des solutions en faisant des propositions acceptablesLes divers  intervenants qui ont mis en œuvre cet aménagement de la loi se sont heurtés à de nombreuses difficultés. Il a fallut accorder de multiples dérogations pour le finaliser (bateaux non conformes, personnel ne détenant pas les brevets nécessaires, pêche au-delà de la limite des 20 miles, confort des bateaux prestations offertes de la clientèle à peine acceptables assurances…)
Détails des propositionsSaison de pêche et réflexions sur la « maille » Propositions :1.        Aménagement de la saison de pêche en autorisant la pêche au thon rouge·        Du 1 mai au 15 juillet :                      NO KILL·        Du 15 juillet au 15 septembre :          PRELEVEMENT·        Du 15 septembre au 15 novembre :    NO KILL2.        Demande de dérogation de prélèvement de quelques poissons immatures (cadre du 8/30 obtenu par le pescatourisme) entre 8 et 20 k  pour un poids total ne dépassant  pas 30 k.Réflexions sur la « maille »La notion de maille a été créée par les scientifiques pour tenter de pérenniser l’exploitation d’une ressource maritime dont le stock était sur le point de s’effondrer.Au demeurant c’est une très bonne  mesure. Mais on s’est vite aperçu qu’elle contribuait à la disparition des petites pêcheries artisanales qui avaient peu d’impact sur la ressource. Pour protéger ces petits métiers, plusieurs pays ont se sont ralliées à la notion de « pêches accessoires ». Cela permettait à ces petites entreprises de survivre en utilisant un quota de prélèvement de poissons sous maille, donc sans danger pour la ressource du fait de son faible poids. De plus il leur a été autorisé  d’embarquer à titre onéreux un certain nombre de clients (pescatourisme).Les charters pêche, en temps que professionnels de la mer, demandent leur intégration dans ce système, cela leur permettrait de sauver leurs entreprises en utilisant leur faible quota (6 T en 2010)On peut rappeler que les Charters pêche :Exercent légalement leur activité depuis longtemps (40 ans ou plus pour certains)Pratiquent une pêche sélective (pêche à la traîne à la canne).Ne vendent pas les poissons pêchés, qui sont partagés entre les clients pour consommation familialeQue leur faible quota (0,24 % du quota national) n’impacte pas la ressourceQue de plus, à la différence du pescatourisme, ils s’engagent à remettre à l’eau les prises de plus de 30 k, car ils pensent à juste raison qu’il  est logique d’épargner un thon rouge de plus 30 k qui va pondre ou féconder des millions d’œufs quelques mois plus tard.